Agir pour se loger en Morbihan : quelles solutions ?
Quatre-vingt-dix propositions sont portées par soixante associations pour améliorer la vie des personnes en situation de précarité. Dans le Morbihan, cinq membres du collectif du Pacte : CFDT et CFDT Retraités, Fondation Abbé Pierre, Compagnons bâtisseurs Bretagne, CSF, Secours Catholique Caritas Morbihan, ont mis cette année à l’ordre du jour de leur action, la problématique du logement. Le 25 novembre à Vannes 150 personnes se sont retrouvées pour en débattre.
Quatre approches ont été proposées à la réflexion des participants aux ateliers de l’après-midi. Des personnes en situation de précarité, membres associatifs, travailleurs sociaux ont apporté leurs témoignages et, au-delà des constats, proposé des solutions.
Soixante associations mobilisées pour un nouveau modèle de société écologique, sociale et démocratique.
Des demandes :
- Pourquoi ne pas territorialiser la politique du logement pour une réponse mieux adaptée aux réalités locales et cesser de cacher le problème ?
- En toute situation, respecter la dignité de chaque personne et mettre en place un accompagnement.
- Résoudre le problème du manque de logements adaptés en s'appuyant sur les expériences qui marchent (Tiny house, offices fonciers solidaires, Ch'tite maison solidaire, 100 pour 1 toit...).
- Aller jusqu'à l'association « contrat de travail et bail ».
Dans certains cas les logements sociaux sont dégradés, les délais d’intervention des bailleurs sont longs. Il est souvent difficile de trouver des artisans qualifiés.
Des propositions sont évoquées :
- distinguer les différents types de logement (privé, collectif, logement social ;
- différencier logements indécents et logements insalubres et indignes ;
- prendre en compte le lien santé/insalubrité ;
- accompagner les personnes dans ce qu’ils nomment « un parcours du combattant » pour l’accès au logement décent.
- modéliser et faire connaître par des guides pratiques et lisibles ce qui fonctionne bien au niveau des collectivités, et des divers organismes.
- accompagner les personnes du constat à la réalisation en instituant une évaluation des dispositifs en place.
Le déséquilibre entre les demandes et le parc disponible est inacceptable au plan national. Pour les 2,3 millions de demandes de HLM, seules 80 à 90 000 constructions ont été programmées en 2022. Le Morbihan lui aussi subit ce déséquilibre. Le besoin se fait sentir d'un véritable plan Marshall coordonnant les efforts de l'état et des collectivités locales.
Des propositions :
- simplifier les diverses réglementations ;
- réaliser tous les programmes,
- développer les montages public/privé ;
- aider à la réhabilitation des logements vides ;
- réévaluer régulièrement la situation des occupants,
- libérer le foncier là où il fait défaut...
Certaines zones sont inaccessibles, des zones d'emploi sont éloignées de l’habitat disponible d’où la problématique de la mobilité. Certaines procédures sont complexes et il manque des informations sur les dispositifs d'aide à l'accession au logement. On signale le « fléau des Airbnb » et le nombre important de logements secondaires.
Des leviers pour favoriser le changement :
- encadrer et une réglementer les loyers,
- développer la solidarité par le partage de l'habitat ou la cohabitation, intergénérationnelle,
- recourir à des habitats alternatifs, à la réquisition des logements vacants et si besoin leur réhabilitation,
- capter certains locaux vacants par les bailleurs sociaux,
- intéresser les employeurs au développement d'un habitat proche de l'emploi.
Des propositions qui ne peuvent se développer que par une politique volontariste s'appuyant sur le développement du partenariat entre les acteurs économiques, politiques et sociaux, la mutualisation des moyens, le respect de la loi RSU
Stéphane Martin, président de La Fondation Abbé Pierre-Bretagne Pays de Loire et Erwann Robert, futur directeur du regroupement des sociétés HLM du Morbihan ont restitué les résultats de cette réflexion en préambule de la soirée tout en partageant leur vision sur les problématiques posées par le logement dans le département et les solutions existantes ou envisagées.
La parole a ensuite été donnée aux participants au nombre desquels se trouvaient de nombreux représentants des collectivités locales et nationales.
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