La visite de nos partenaires sénégalaises et leur enseignement
Les bénévoles du service Migrants de la délégation du Morbihan ont eu le plaisir d’accueillir Sœur Joséphine et Mami Rose, salariées de la Caritas Dakar, engagées dans le Point d’accueil des réfugiés et immigrants (PARI) à Dakar.
En 2018 et 2019, plusieurs bénévoles du Secours Catholique du Morbihan ont participé à un programme de « rencontres apprenantes » initié par le Secours Catholique et ses partenaires étrangers pour permettre les échanges entre Caritas. Dans ce cadre, Sylvie et Jean-Eudes, bénévoles à Monterblanc et à Vannes, ont passé une semaine à la Caritas Dakar et découvert comment les personnes engagées dans le PARI accompagnaient les immigrants et réfugiés mais aussi les Sénégalais revenant au pays.
Après plusieurs reports dus à la pandémie de COVID, la délégation du Morbihan a reçu à son tour deux représentants du PARI, Joséphine assistante sociale engagée dans l’accompagnement des personnes, notamment sur le plan santé et Mami Rose en charge de la comptabilité mais aussi très présente à l’accueil. Du 28 février au 5 mars 2022, elles ont successivement été accueillies à Rennes, Saint-Brieuc et Vannes. Elles ont pu, au fil des rencontres découvrir comment les migrants sont accueillis sur le territoire français : par les institutions et les associations, (Secours Catholique et Cimade) et le comparer avec ce qu’elles vivent au Sénégal.
De l’avis de Patrick, bénévole du service migrants de la délégation du Morbihan, Joséphine et Mami Rose ont beaucoup apprécié leur séjour breton. Elles se sont senties ici comme chez elles. Lors de la réunion de clôture de leur séjour en Bretagne, elles ont partagé quelques découvertes que Béatrice responsable du service nous rapporte : « Joséphine et Mami Rose ont été sensibles au fait d’avoir été hébergées dans les familles de bénévoles comblant ainsi leur souhait de faire le plus de rencontres possible. Elles ont trouvé de nombreux points communs avec ce qu’elles font à Dakar. L’accueil de jour à Rennes leur a fortement rappelé leur action au PARI. Dans le traitement de la migration par la France, elles ont découvert un état très protecteur mais trouvé dommage qu’il soit impossible pour les migrants sans papiers de travailler, là où le Sénégal permet la création d’activités par les immigrants favorisant ainsi leur intégration. Leur passage à la boutique solidaire de Vannes leur a donné des idées pour leur projet de valoriser les vêtements qu’eux-mêmes reçoivent à Dakar. Le temps passé avec l’équipe du Fraterni'bus à La Bourdonnaye à Vannes les a également marquées. L’une d’elle a constaté que même avec la pluie, les gens étaient venus et que l’équipe semblait vraiment attendue. Elle a pu discuter avec une personne d’origine marocaine et en a été touchée »
J'ai pu discuter avec une personne d’origine marocaine et j'en ai été touchée
De leur côté, les bénévoles du service migrants et de l’équipe de Vannes ont apprécié cette rencontre avec nos partenaires sénégalais. Pour Elisabeth, bénévole à l’accueil du Fraterni'bus, Joséphine et Mami Rose se sont mises à la hauteur des personnes : « Joséphine a beaucoup discuté avec Corneille, d’origine congolaise. J’ai remarqué qu’elle est très au fait de la politique africaine et de la situation économique des différents pays. J’ai moi-même appris quelque chose des mouvements migratoires sur le continent africain et me suis rendu compte que je n’en mesurais pas l’importance. Cela me pose la question de notre propre connaissance de la situation des pays d’origine des migrants que nous recevons. » Béatrice, du service Migrants, insiste sur le bénéfice que nous pouvons tirer de telles rencontres : « Elles ont été organisées de manière à ce que l’on apprenne les uns des autres. Les échanges de cette semaine nous ont permis d’acquérir une connaissance plus précise des modalités d’accompagnement des migrants par le PARI, de se rendre compte de la similitude des problématiques qui nous sont posées et des différences dans les réponses apportées. Autre effet, le partage entre délégations bretonnes de nos propres manières de faire et de nos actions et le constat de notre chance de posséder un réseau aussi important de bénévoles garantissant la mise en œuvre de nos idées et projets. »
Béatrice conclut : « Ce type de rencontres doit être poursuivi, car il permet à tous ceux qui ont la chance de les vivre, de mieux connaître nos partenaires, de se former, de s’enrichir, et de se donner d’autres possibilités de faire évoluer nos actions. »
« Ce type de rencontres doit être poursuivi, car il permet à tous ceux qui ont la chance de les vivre de mieux se connaître entre partenaires, de se former, de s’enrichir..."
Délégation du Morbihan