« Tendre la main aux pauvres ! »
Alors que le reconfinement a été annoncé le 29 octobre 2020 par le Gouvernement, le Secours Catholique poursuit sa mobilisation auprès des plus démunis. Forte de son expérience développée au printemps dernier, l’association va continuer d’ajuster ses réponses pour lutter contre la grande exclusion et l’isolement, pour permettre aux personnes d’accéder à leurs droits et pour que perdurent le lien social et l’entraide.
Ce deuxième confinement arrive au moment où les équipes de notre délégation du Morbihan se remettaient en marche, péniblement parfois, mais avec la foi en l’avenir. À Lorient, une formation de deux jours avait relancé les bénévoles des territoires de l’ouest du département.
Il tombe donc d’autant plus mal qu’à cette période de l’année, nous faisons paraître notre rapport national sur l’état de la pauvreté en France. Aux messes du week-end des 14 et 15 novembre 2020, nous devions comme chaque année lancer un appel à générosité et témoigner de nos actions menées dans le Morbihan. Cela ne pourra se faire et pourtant nos besoins se font plus pressants du fait de l’accroissement de la pauvreté révélée par le rapport et par les effets de la covid19.
Nos activités essentielles sont maintenues malgré la fermeture des accueils. Chaque équipe est joignable téléphoniquement pour prendre en compte les demandes d’aide. Le contact est maintenu entre les bénévoles et les personnes fragiles, soit directement, soit par le biais des centres communaux d’action sociale (CCAS). Les deux épiceries solidaires de Monterblanc et Saint-Jean-Brévelay poursuivent leur aide alimentaire en faveur des familles en lien avec les assistantes sociales de secteur. Le dispositif spécifique d’aide par tickets-service est reconduit pour les situations les plus critiques. Les groupes conviviaux, les ateliers créatifs ou artistiques vont faire preuve d’imagination pour se soutenir et poursuivre leurs activités et ceci, surtout grâce à l’aide des réseaux sociaux.
Parole d’acteur en équipe locale :
Françoise, actrice dans notre réseau depuis plusieurs années à Locminé, nous partage ses réflexions sur ce qu’elle vit aujourd’hui. Elle s’inquiète sur les conséquences de ce confinement : « … Ceux qui restent à la maison et ne travaillent pas, n’ont plus le moral, ils se sentent isolés, ils ne voient personne… Pour ne pas déprimer, il faut essayer de parler par les réseaux sociaux et le téléphone… »
Elle invite au partage à l’occasion des fêtes de fin d’année, prône la préparation de plats et leur distribution « ...aux plus démunis pour faire un banquet. Le partage et l’entraide font partie de la citoyenneté. Si toutes les personnes ayant un minimum donnaient aux pauvres, la société pourrait évoluer. »
Elle nous dit ce que lui apporte son engagement dans les activités du Secours Catholique : « les ateliers de mandalas avec Anne-Marie… les six jours de rencontres, en juillet denier, organisés à Lourdes par le réseau Saint-Laurent avec huit personnes de la diaconie, vécus dans la fraternité tout en respectant les gestes barrières… Il y a eu aussi, pendant le premier confinement des distractions "en live" sur Facebook où François, notre vice-président, nous a partagé ses talents de joueur de whist et l’atelier clowns. On espère que d’autres distractions, pendant ce deuxième confinement, nous sortiront de la morosité et de l’isolement. »
Françoise conclut ainsi : « Quand la crise sanitaire augmente la pauvreté, le deuil, la misère, il faut tendre la main aux pauvres. »