Visite en Bretagne de l'abbé Etienne de Kaolack

Après quelques heures de train en provenance de Paris, l’abbé Étienne, directeur de la Caritas Kaolack, nous fait la joie de passer quatre jours en Bretagne pour rencontrer et vivre les moments forts des équipes durant le lancement de la Campagne de fin d’année du Secours Catholique–Caritas France.
 

Tout commence par une rencontre avec l’école d'Hillion, école où a été mis en place un 'jumelage' épistolaire avec une école du diocèse de Kaolack au Sénégal, Kerr Madiabel, il y a plusieurs mois.

Après un temps de présentation des bénévoles engagés dans l’action internationale présents à cette rencontre ainsi que les travaux engagés et les liens entre Caritas Kaolack et l’équipe Bretagne d’Action Internationale, la conversation avec les enfants s'est concentrée sur l’abbé Étienne, pour notamment parler de son parcours professionnel comme autrefois directeur d'un centre d'accueil pour enfants de la rue. Il a parlé également de la création de la Caritas grâce à l’évêque qui souhaitait faciliter l'accès à l'eau pour tous. 

Il a insisté sur le partenariat de fraternité avec des hommes et des femmes en parlant de la Caritas et il a exposé les différents axes de travail, les différentes thématiques :

• la sécurité alimentaire, populaire en milieu rural (mieux produire, meilleure nutrition, enfants mieux nourri et scolarisés),
   
• l'amélioration du cadre de vie, éducation, santé et hygiène (particulièrement dans les écoles des 5/12 ans, avec par exemple l'installation de borne fontaine),
   
• la gestion des déchets (initier les enfants au tri, donc à l'écologie) avec le traitement et la valorisation des déchets (compost pour les jardins = meilleure nutrition), les potagers dans les écoles (études de cas, applications),
   
• la formation des jeunes chômeurs (agricole ou mécanique, production animale et végétale).

L'abbé a pu également aborder les problèmes liés aux saisons : deux saisons seulement (sèche et chaude) où la vie est plus difficile (cultures difficiles) avec des pluies et des inondations. Les jeunes n'ont pas envie de rester vivre là, le travail est trop dur.
 

Les enfants d'abord très attentifs ont souhaité rapidement prendre la parole et poser mille questions.
Tout d'abord sur le climat, les saisons, le dérèglement... puis sur la vie quotidienne (repas, transports, habitats, véhicules...) sur les métiers (pompiers, gendarmes...comme en France?) et bien sûr sur les écoles (classes, vacances, programmes...). Ils ont demandé au père Étienne s'il voyageait beaucoup (réponse : oui pour rencontrer les autres Caritas comme celles d'Italie ou d'Allemagne, un autre jumelage). Les élèves souhaitaient aussi comparer les deux systèmes scolaires : le programme, les effectifs, les vacances, ils étaient étonnés des similitudes puisque ancienne colonie française (vacances, programme d’histoire-géo..) mais effarés par les nombreux effectifs des classes au Sénégal.
 

Ils sont vite revenus sur l'écologie, l'utilisation du soleil (Étienne leur a parlé des fours solaires!), l'adaptation des animaux à la chaleur, du problème de stockage des productions agricoles et les soucis de l'eau (quantité, non potable, forage, châteaux d'eau).
Les élèves ont enfin confié des courriers à l'abbé Étienne afin qu'il les apporte aux écoliers kaolackois.
 

Cette journée est une grande journée pour la Bretagne et Caritas Kaolack. Elle est sous le signe de la signature du renouvellement du partenariat, l’occasion également d’offrir quelques cadeaux à l’équipe de la Caritas Kaolack.

L’abbé Étienne est intervenu en prononçant quelques mots : « Quand je parle de la convention avec la Bretagne, je parle d’amitié.»
Ce partenariat est un partenariat privilégié, c’est beaucoup plus qu’un partenariat financier. Il s’agit d’un échange de fraternité, chacun rencontrant l’autre comme son frère ou sa sœur, dans une relation très simple.
En Bretagne comme à Kaolack, nous partons de nos expériences réussies pour construire un lien encore plus fort avec des actions globales (dans les domaines de l’environnement, des migrations, de la place des femmes dans la société…).
L’action Caritas à Kaolack est un chemin d’évangélisation. 98 % des bénéficiaires sont des musulmans et ils parlent de Laudato Si. Ce partenariat est une fraternité véritable.
 

Il est 9h30 quand une partie de l’équipe Bretagne d’Action Internationale du Secours Catholique récupère l’abbé Étienne chez des bénévoles très engagés dans l’action internationale. Le programme de la journée est riche en rencontres avec une matinée de partage et d’échange avec l’équipe d’Erquy qui organise une braderie sur deux jours pour le week-end en paroisse du Secours Catholique.
Dans les échanges, nous parlons de recyclage, de seconde main et de valorisation des déchets. Autour d’un café, on s’insurge de la "Fast Fashion" et de la trop grande production de vêtements. L’équipe lui a montré des réalisations faites mains en détricotant des pulls abimés pour créer de nouvelles pièces (écharpes, bonnets…). 
 

L’abbé Étienne ne partira pas sans avoir goûté les bonnes noix de Saint-Jacques de la baie de Saint-Brieuc.

La journée se poursuit par l’inauguration du café fraternel le Ty’Frat de Saint-Brieuc pour regrouper l’ensemble des activités des personnes engagées au Secours Catholique au sein d’un même lieu visible et chaleureux. Une bonne occasion pour rencontre des bénévoles, notre évêque et nouveau préfet.

Cette journée commence par l’animation de la messe en l’église de Plestan où l’abbé Étienne a pu célébrer. Lors de l’offrande, les jeunes de la catéchèse, dont c’était le temps fort, ont été invités à offrir un fruit ou un légume de saison popur cuisiner une soupe à servir au repas partagé du 7 décembre auprès des bénévoles, personnes accompagnées, isolées et Ukrainiens engagés aux côtés du Secours Catholique.  À l’issue de la célébration, une vente de gâteaux a eu lieu et un apéro a été offert au fond de l’église. Les enfants ont rencontré et échangé avec Étienne sur sa vie active au Sénégal. Il a assuré l’homélie lors de la messe en rappelant l’importance de « la solidarité, la fraternité et l’ouverture aux autres. »

 

Dans la continuité de la journée nationale du Secours Catholique, Étienne a poursuivi ces échanges en allant rencontrer l’équipe du Secours Catholique du Pays de Matignon qui agit avec le Fraternibus auprès des personnes isolées. Le traditionnel « bol de soupe » qui marque le début de la Campagne de fin d’année a été servi suivi d’un repas partagé.
Une trentaine de bénévoles et invités étaient présents à la maison paroissiale de Matignon.
Alice, Maryse et Isabelle avaient préparé de délicieux potages aux légumes et au potimarron. Chacun avait complété avec quelques-unes de ses spécialités : cakes, quiches… Nous avons terminé par une variété de desserts : fars bretons, tartes, gâteaux au chocolat…
Le père Mikerson, curé des paroisses de Pléneuf-Erquy-Fréhel, et le père Narcisse, vicaire, nous ont rejoints à la fin du repas, témoignant ainsi de leur soutien constant aux actions et projets du Secours Catholique. 

L’abbé Étienne, après avoir présenté son projet, nous a rappelé qu’il est très valorisant de changer l’avenir de quelqu’un : 
« L’Église est là pour nous, on n’est jamais trop pauvre pour ne pas donner à l’autre .» 

Isabelle, de l’équipe du Secours Catholique du Pays de Matignon, a ensuite partagé notre expérience plus modeste du « aller vers », avec le Fraternibus. 
La Caritas Kaolack est intéressée par cette démarche, ils envisagent d’investir dans un pick-up pour aller à la rencontre des personnes isolées dans la brousse.

Avant de nous quitter, nous avons pris des photos pour immortaliser cet agréable moment de rencontre.